Quoi de plus tentant pour trouver des solutions innovantes, réinventer la mission d'un service que de réunir plusieurs personnes et de les faire brainstormer ?
Oui le concept est intéressant. Et il marche ! La plupart du temps, un collectif de personnes est plus performant qu'une personne seule pour résoudre un problème complexe ou trouver des solutions innovantes. Il existe d’ailleurs de nombreux outils et process pour favoriser cela : du simple post-it, à la marguerite holomorphique en passant par le world café. Cependant, parfois (souvent ?) le résultat obtenu par un groupe peut être décevant, pas vraiment innovant. Parce que certaines conditions, nécessaires à l'émergence d'idées innovantes n'ont pas été réunies.
Voyons quelles sont ces conditions !
Absence de jugement.
C'est pour moi une des conditions primordiales pour que l’intelligence collective donne des résultats optimaux. Ne pas juger les idées, propositions faites par les autres et surtout, ne pas juger ses propres idées. Ne vous est-il jamais arrivé de vous censurer ? De ne pas exposer votre idée parce que vous la juger trop banale, trop décalée, trop ceci ou pas assez cela ? Car oui, le premier censeur, le principal briseur d'idées est souvent nous-même.
Ecoute et reformulation.
Ecouter, sans jugement évidemment, et reformuler ce qui vient d'être dit permet de s'assurer que tout le monde a bien compris. La reformulation est un moyen efficace de ne pas "projeter" nos propres idées sur celles des autres (ah oui, c'est ce que je pensais aussi !). Reformuler permet aussi à l'émetteur de s'assurer que son message a bien été compris. N'avez-vous jamais vécu cela : un interlocuteur vous dit : "oui je comprends ce que tu veux dire mais je pense que ...". En version sous-titrée, cela donne : "oui, j'ai entendu les mots que tu as prononcé, mais mon idée est meilleure que la tienne, écoute-moi...".
Bref, il s'agit plutôt de deux monologues que d'un vrai dialogue, donc, ce n'est pas de l’intelligence collective. Demander à chacun de reformuler ce qui vient d'être dit avant d'émettre une nouvelle idée permet d'éviter cet enchaînement de monologues.
Oui, et !
Écouter vraiment les propositions est donc important. Mais pas suffisant pour aller vers l'intelligence collective.
L'idéal est d'accepter chaque proposition avec enthousiasme et de l'enrichir avant d'en étudier une autre. C'est le fameux "oui, et !" des improvisateurs, et c'est un excellent moyen de faire grandir une idée et d'aller vers autre chose.
Sortir de sa zone de confort.
Dernier point majeur : pour être innovant, il faut sortir de sa zone de confort ! Selon moi, il ne peut pas y avoir de créativité, d'innovation si nous sommes dans notre routine confortable. Au mieux, nous pourrons trouver plein de nouvelles façons... de faire la même chose !
Alors, comment sortir de notre zone de confort, de nos schémas de pensées habituels ?
L'Approche Neurocognitve et Comportementale (ANC) nous donne des clés de compréhension : basculer du mode automatique au mode adaptatif. Et pour cela il faut surprendre notre pilote automatique ! Les exercices d'échauffement utilisés en improvisation théâtrales sont d'excellents outils pour court-circuiter notre pilote automatique. Dessiner permet également de "déconnecter" le pilote automatique si tant est que nous nous laissons guider par nos doigts et nos yeux.
En conclusion, suspendre notre jugement, écouter et accepter et surprendre notre pilote automatique, voici quelques recettes pour des séances d'intelligence collective productive.
Et contacter-moi pour organiser votre prochaine séance de créativité :-)